LE MARECHAL JOFFRE à SENS

Le 13 mars 1921, la ville de Sens recevait le maréchal Joffre qui devait présider la conférence du général Belin, ancien major général des armées, sur la bataille de la Marne.

Après avoir été accueilli à la gare par les personnalités sénonaises, le maréchal remonta l’avenue Vauban, la rue de l’Yonne (future avenue Lucien Cornet) et la Grande Rue en landau pour arriver à l’Hôtel de ville où un vin d’honneur était servi avant la conférence.

A la droite du maréchal Joffre, on reconnaît M. Lucien Cornet et entre eux au second plan, M. Gaudaire, futur maire.

Un ancien et brillant élève du lycée de Sens, président d’honneur de l’association amicale des anciens élèves de cet établissement, M. le général Belin, ex-major général des armées de la République, avait proposé de venir faire au théâtre de Sens, avec entrées payantes une conférence sur la Victoire de la Marne au profit du futur monument.

Cette proposition fut accueillie avec empressement, et puisqu’il s’agissait de la célèbre bataille, le bureau du Comité décida d’offrir la présidence de la cérémonie projetée à M. le maréchal Joffre.

L’enthousiasme régnait partout, toute la population rivalisait d’efforts pour donner à cette manifestation l’éclat qu’il connaît.

Aussi, dès le 13 mars, dés midi, une foule nombreuse se pressait aux abords de l’hôtel de ville, devant lequel se formait avec un ordre parfait, le cortège qui devait se rendre à la gare pour y recevoir le maréchal et le général.

Deux jeunes filles costumées, l’une en alsacienne, l’autre en lorraine, Mme Lucienne Prévost et Raymonde Richet, remirent un bouquet au maréchal et au général et récitèrent avec émotion un compliment. Ils remercièrent et embrassèrent les fillettes.

Arrivés à l’hôtel de ville, le cortège défila devant le maréchal Joffre, puis, au moment où celui-ci se dirigeait vers l’escalier d’honneur, deux enfants, des jeunes Brasillach, revêtus du costume catalan, pays d’origine de M. le maréchal Joffre lui remirent un bouquet et lirent un compliment.

La fanfare des trompettes et le rappel sénonais jouèrent les « Quatre appels » au moment où le cortège monta l’escalier, et lorsque le maréchal fit son entrée dans la salle des fêtes, acclamé par tous les assistants, l’Harmonie      exécuta un morceau.

Avec une éloquence émue, M. Lucien Cornet salua les illustres invités, il rappela au maréchal leur rencontre aux jours angoissants de septembre 1914. L’ennemi s’avançait dans la direction de Sens, à marches rapides.

Le cortège se rendit au théâtre. Le président présenta au maréchal Joffre et au général Belin, les membres du Comité du monument aux morts, réunis au Foyer du théâtre.

Tous prirent ensuite place sur la scène, pendant que la Philharmonie de Sens sous la direction de M. Connen, joua « la Marche lorraine ».

Des milliers de personnes n’avaient pas pu entrer au théâtre, celui-ci était archicomble, et les assistants debout saluèrent par des acclamations frénétiques les vainqueurs de la Marne.

Le maréchal prononça alors les paroles, ensuite s’enchaînèrent les discours de circonstance.

Le 13 mars 1921, la ville de Sens recevait le maréchal Joffre qui devait présider la conférence du général Belin.